La pluie fait des claquettes
Les couleurs semblent avoir été plaquées sur la rue et le trottoir, supports involontaires de graphismes fluctuants.
Fraguement d'un ensemble recomposé, où la lumière quand elle est piégée par l'objectif devient liquide et participe à la fusion des matières.
Le bleu se répend en flaques sur toutes les surfaces qu'il choisi de manière aéléatoire.
Je n'arrive pas à déterminer ce qui me plait le plus, du détournement du sujet, goudron gercé par l'usure, béton glacé, ou de l'abstraction qui en découle.
Pendant les quelques minutes qui ont précédé l'extinction de l'éclairage public, l'eau prenait la couleur du ciel et l'or des réverbères arrosait encore le bitume.
Cette série de photos est la seule (la première?) a être comme une pièce de théatre. Il y a l'unité de lieu et l'unité de temps. Grenoble s'éveille sous la pluie et les quelques rares ames debout ne m'ont même pas regardé.
Les pare-brises et les feux des voitures viennent méler leurs éclats au concert un peu monochrome des pavés et des rues enrobées.
