Ramures et impressions
Ce qui m’intéresse en photographiant ainsi, c’est transformer la représentation convenue de la réalité pour obtenir par la confusion d’un certain nombre de paramètres une image difficilement compréhensible.
Les contre-jours, les reflets, les entrelacs trompent l’attention et favorisent un nouveau rapport à la photographie. Je m’inspire de la démarche des peintres impressionnistes, qui voulaient affirmer leur peinture en tant que telle et non en tant que représentation.
Les ramures divisent l’espace. Au moment de cadrer, je me réfère aux tableaux de jeunesse de MONDRIAN et de ses arbres.
Je me promène rarement avec mon appareil photo en bandoulière. L’habitude m’aide aujourd’hui à repérer les conditions dont je pourrais tirer parti. La presque totalité des photos retenues pour ce blog est l'issue de plusieurs tentatives.
Les premières images me permettent de comprendre et de mieux appréhender ce qui va caractériser ma construction. Je peux observer les effets de la lumière et déterminer le moment propice du cadrage et de la capture.
C’est ainsi que j’ai pu repérer à GRENOBLE un effet lumineux qui se produisait plutôt en Février, quand le marbre de la place était lavé après sa libération du marché du jeudi. J’ai donc étalé mes prises de vue sur plusieurs années pour réunir les conditions souhaitées. (voir sous les pavés) L'extrait présenté en ouverture de cet article est issu de cette vue
En construisant ces textes et en reprenant toutes ses photos pour choisir celles qui me paraissent les plus pertinentes au regard de mon parcours, je m'amuse à transgresser la règle que je m'étais fixée jusqu'à présent en respectant la photographie originale sans modifications aucunes de cadrage ou de luminosité.
C'est en faisant quelques essais que je me rends compte qu'une restructuration peut apporter une nouvelle dimension. est-ce pour autant perdre le nom de la photographie